Mohamed Melhaa et Jean-Marc Luneau appartiennent à un collectif des metteurs en scène d’Armand Gatti, au côté de Mathieu Aubert et d’Eric Salama. Leur objectif ? Réinventer des pièces que Gatti a écrites depuis plus de cinquante ans, soit sous forme d’ateliers, soit sous forme professionnelle, dans le cadre d’une compagnie théâtrale.
Les quatre metteurs en scène, Mohamed Melhaa, Eric Salama, Jean-Marc Luneau et Matthieu Aubert travaillent depuis 10 à 20 ans avec Armand Gatti, comme assistants à la mise en scène. Outre ce compagnonnage artistique commun, chacun d’eux – avec leur univers, leur démarche, leurs possibilités – réinvente les pièces de théâtres qu’Armand Gatti a écrit depuis plus de 50 ans sous forme d’ateliers (à l’université, à l’hôpital psychiatrique, dans les quartiers) ou de manière professionnelle avec leur compagnie ; dispersés dans l’espace francophone (Île-de-France, Languedoc-Roussillon, Alsace, Suisse). Ces pièces ont en grande partie été présentées à la Maison de l’arbre (le lieu d’Armand Gatti et de la Parole errante à Montreuil).
Sous l’impulsion de Stéphane Gatti, vidéaste et scénographe, le collectif est donc né à la Maison de l’arbre, lors de sa réouverture officielle en 2008. Une exposition de Stéphane Gatti faisait alors entrer en résonance les pièces de théâtre de Gatti de mai 68 (on en « fêtait » les 40 ans) et les journaux de cette époque (Action, Vive la révolution, Cahiers de mai, Tout !, Le torchon brûle, La cause du peuple, L’idiot international, et Rouge). Il avait donc été imaginé par Stéphane Gatti d’inviter ces quatre metteurs en scène à travailler les pièces de théâtre de Gatti de Mai 68 (les 4 mini-pièces du Petit manuel de guérilla urbaine et Interdit aux plus de trente ans), dans un décor spécialement conçu au coeur de l’exposition.
Dans la continuité des expériences théâtrales gattiennes et de l’ouverture du lieu La Maison de l’arbre, ce collectif s’est proposé de croiser, mais non d’unifier, ces créations, ces réactions, ces pensées, et d’animer ce qui serait à la fois, un lieu de pratiques, c’est-à-dire de permettre aux textes de théâtre de Gatti de « s’écrire » sur scène, en étant mis en scène, joué et entendu par un public dans le cadre de créations et d’ateliers.
Les membres du collectif imaginent ainsi travailler dans une dynamique d’ateliers participatifs ouverts à tous (habitants, étudiants, personne sans emploi) avec une possibilité de participation à l’international, sans exclure la participation d’autres artistes à ces projets (compositeur, chorégraphe, vidéaste, etc.). Ils imaginent aussi des moments de débat, de réflexion et de recherche sur la mise en scène et la dramaturgie dans le théâtre de Gatti, afin d’élargir le cercle de réflexions avec le public, les artistes et les chercheurs en théâtre ; ces moments prendront la forme de conférences, d’exposition, d’édition tels qu’ils les pratiquent déjà.